Sa Meilleure Décision

Avertissements :

FF dans l’univers de “Le Diable s’habille en Prada” (le film), film produit par Fox 2000 Pictures, réalisé par David Frankel d’après un livre éponyme de Lauren Weisberger. Tous les noms, personnages et situations repris du film leur appartiennent. Aucun avantage financier n’en est tiré.

Genre : romantique

Violence : non

Subtext : non, maintext…

Situation chronologique : après la fin du film

Spoilers : références à des évènements se déroulant dans le film. Ce serait mieux de l’avoir vu, mais je pense que ça reste compréhensible sans.

Orthographe : S’il y a des fautes, j’en suis responsable : Fanfan, mon super-relectrice surbookée fait toujours un super travail.

Note de l’auteure : Si le titre vous dit quelque chose, c’est que je l’ai déjà utilisé il y a un an pour une autre histoire d’Andy et Miranda. Mais bien qu’écrite avant, elle me faisait penser à d’autres fanfics écrites entre temps et je n’ai pas voulu poursuivre. J’ai donc repris mon titre et mon idée de départ, mais je l’ai traité de façon différente. Et cette fois, le récit est complet.

Sa meilleure décision

Le jour où son premier article signé fut publié, Andy Sachs, journaliste débutante au New York Mirror depuis quelques mois, reçut plusieurs messages, les adresses e-mail de chaque contributeur figurant après la signature. Un ou deux pour remercier de voir le problème abordé par le journal, un autre pour contester certains des chiffres qu’elle avait utilisés, un dernier pour poser quelques questions précises sur son article. Ces questions pouvaient, suivant les réponses apportées, soit donner plus de profondeur à l’article ou au contraire l’orienter dans une toute autre direction. Le mail provenait du compte gmail d’un certain DragonMaster. Outre la pertinence des remarques, Andy n’avait pu s’empêcher d’être attirée par le nom de DragonMaster qui lui rappelait son ancien employeur, quitté quelques mois plus tôt et dont l’un des sobriquets utilisés par la presse populaire était DragonLady.

En procédant aux recherches pour répondre à ce lecteur – la politique du journal voulant que tout mail de lecteur reçoive une réponse, Andy réalisa qu’elle aurait dû elle-même se poser ces questions lors de son travail de préparation et en rappelant les différents contacts qu’elle avait rencontrés, elle se rendit compte qu’elle avait matière à développer son sujet. C’était un problème d’aménagement de la ville somme toute traditionnel, mais l’ensemble des intérêts en jeu rendait la situation complexe.

Quand elle présenta l’article qu’elle avait rédigé en complément sur son temps libre, sa position dans le journal ne lui permettant pas encore de choisir ses sujets, son rédacteur en chef leva un sourcil interrogateur. Elle reconnut sans peine que les questions pointues d’un lecteur l’avaient amenée à creuser le sujet. L’article fut accepté et Andy put répondre à son mystérieux lecteur que les réponses à ses questions se trouvaient dans le nouvel article à paraître.

Cet échange servit de leçon à Andy qui se mit à approfondir ses sujets, parfois bien au-delà de ce qui lui demandait son rédacteur, mais elle acquit ainsi une réputation de journaliste sérieuse et travailleuse.

DragonMaster lui envoyait parfois des observations sur ses articles, contestant un point de vue soutenu ou critiquant la construction d’un article. Andy répondait régulièrement, défendant ses écrits ou les positions du journal. Par contre, si aucun autre mail n’entraîna la rédaction d’un nouvel article comme la première fois, elle retint toujours, et à son avantage, les « leçons » qu’elle pouvait tirer de ces messages. Elle en était venue à se dire que derrière ce pseudonyme devait se cacher quelqu’un travaillant dans le milieu de la presse ou dans un journal concurrent qu’elle avait peut-être croisé et qui s’était pris d’intérêt pour elle. Un soir où elle avait bu un peu plus que d’habitude, elle s’était même demandé s’il ne s’agissait pas de Miranda Priestley en raison d’une tournure de phrase dans le dernier mail de DragonMaster qui rappelait de façon flagrante son ancienne patronne. Mais l’idée que la rédactrice en chef se soucie de ce que pouvait faire une ancienne assistante qui l’avait laissée en plan à Paris pendant la Semaine de la Mode semblait si impossible qu’Andrea n’avait pas poursuivi sur cette voie. Elle avait tenté enfin de demander si le pseudo était connu dans le milieu, mais elle était revenue bredouille.

A l’occasion d’un nouveau message, elle tenta d’en savoir plus sur son mystérieux interlocuteur, mais là encore, elle n’eut pas de réponse.

Elle se contenta alors de cet échange anonyme au fil de ses articles, attendant les observations et enseignements, fréquents, et les compliments, beaucoup plus rares.

Quelques mois plus tard et à quelques pâtés de maisons de là, Miranda Priestly referma proprement son exemplaire du New York Mirror avec un sentiment de satisfaction qu’elle ne ressentait normalement qu’avec un numéro particulièrement réussi de Runway. Quatorze mois après l’avoir quittée, Andrea Sachs avait enfin un article à la une de son journal. Il était le premier d’une série sur le fonctionnement d’associations œuvrant dans le social et qui recevaient à la fois des subventions de la mairie et des dons de particuliers et d’entreprises. Certains de ces organismes avaient toutefois une façon particulière de gérer ces fonds et Andrea dévoilait un certain nombre de ces dysfonctionnements.

C’était un article important qui avait sa place en première page. Par contre, c’était relativement exceptionnel qu’une journaliste si jeune dans le métier (quatorze mois, ce n’était rien) soit seule responsable d’une enquête d’une telle ampleur et qu’elle s’en sorte avec les honneurs.

Quand elle s’était retrouvée à la tête de Runway, elle avait décidé que son idéal de perfection s’appliquerait également aux personnes travaillant pour elle. Son idéal étant relativement élevé et beaucoup échouaient. Mais ceux qui réussissaient et pouvaient poursuivre leur carrière ailleurs avec une recommandation de Miranda, faisaient honneur à cette exigence de perfection.

Andrea Sachs, malgré son relativement court séjour à Runway, avait été la meilleure assistante qu’elle n’ait jamais eu et Miranda avait brièvement caressé le rêve de former la jeune femme pour qu’un jour, elle prenne sa place à la tête du magazine.

Mais Andrea n’avait jamais caché que son rêve était le journalisme d’investigation, le journalisme sérieux par opposition à la presse de mode.

Miranda s’était alors retrouvée face à un dilemme. Elle savait qu’Andrea resterait le temps qu’il faudrait à ses côtés, mais elle voyait bien qu’au-delà de la satisfaction du travail accompli, elle n’était pas heureuse. Les échos de conversations privées entendus à travers la mince cloison séparant son bureau de l’espace où se trouvaient ses assistantes, lui avaient laissé comprendre qu’Andrea n’avait pas dans sa vie privée tout le soutien dont elle aurait pu avoir besoin, situation qu’elle ne connaissait que trop bien personnellement.

C’est alors qu’elle avait décidé de mener Andrea à la quitter. Pour l’avenir de la jeune femme, il fallait que la décision vienne d’elle.

Son plan avait mieux marché qu’elle ne l’aurait pensé. Un coup de poker habilement conduit lui avait permis de se débarrasser de Jacqueline Follet et de se maintenir à la tête de Runway. Puis Andrea lui avait reproché ce qu’elle avait dû faire à Nigel. Elle savait qu’elle lui était redevable, mais il avait compris la situation. Elle avait vu alors l’opportunité à saisir.  Miranda le sentit au son de sa voix quand Andrea nia être comme elle. Elle ne l’avait pas pris  mal en ce sens qu’elle comprenait que pour Miranda, la comparer à elle était un compliment. Mais quand en haut des marches, elle se retourna pour demander à Andrea si tout était prêt et qu’elle l’aperçut s’éloigner sur la place de la Concorde, elle sut qu’elle avait réussi – si ce n’est un peu trop bien : il y avait encore deux jours à Paris et deux jours sans assistante, c’était criminel.

En réalité, Andrea fut parfaite jusqu’au bout, appelant la rédaction de Runway France pour que quelqu’un soit mis à la disposition de Miranda, lui passant tous les dossiers et plannings et faisant en sorte que Miranda finisse la semaine sans problème.

Lorsque un peu plus tard, Emily transmit à Miranda la demande de référence provenant du rédacteur en chef du New York Mirror, elle décida de s’en occuper personnellement. Sa réponse contenait juste assez d’acidité pour que l’on sache que cela venait d’elle, mais avait également juste ce qu’il fallait pour que n’importe quel rédacteur un tant soit peu intelligent comprenne qu’Andrea Sachs était une personne de valeur.

En fait, quand elle croisa ce même rédacteur en chef quelques mois plus tard à l’occasion d’une rencontre professionnelle de la presse new-yorkaise, elle ne manqua pas d’insister sur la valeur d’Andrea et sur l’intérêt du journal à lui confier des sujets plus intéressants que la rubrique des chiens écrasés. Elle fit également jurer le silence sur cet entretien, Andrea n’ayant pas besoin de savoir que son ancienne patronne avait peut-être encore de l’intérêt pour elle et sa carrière.

Si son opinion sur cet homme s’améliora dans les semaines qui suivirent quand elle vit le premier article important écrit entièrement par Andrea, cette appréciation resta modérée quand elle vit les lacunes de l’article. Cette question d’aménagement concernait entre autre le quartier où elle vivait et elle avait eu l’occasion de se pencher à fond sur le problème. En tant que rédactrice, elle n’aurait jamais laissé passer un papier aussi incomplet. Après quelques hésitations, elle décida de contacter Andrea de façon anonyme. Le choix d’un pseudonyme lui posa quelques difficultés. Elle ne pouvait pas utiliser DragonLady, ceci aurait été trop transparent. En fait, elle n’était pas un dragon : elle passait son temps à dompter des dragons. Et c’est ainsi que DragonMaster vit le jour. Le plus dur pour elle fut ensuite de modifier son style pour qu’elle ne soit pas reconnue par Andrea. La jeune femme, en quelques mois, était sûrement la personne qui la connaissait le mieux et elle serait rapide à découvrir le subterfuge si Miranda ne faisait pas attention.

Son premier message eut l’effet escompté. Quelques jours plus tard, un deuxième article approfondissant le premier était publié et cette fois, Miranda n’eut pas d’objection majeure à formuler.

Par la suite, pour chaque article un peu plus conséquent écrit par Andrea, Miranda formait des observations derrière le clavier de DragonMaster et observait avec bonheur que ses remarques étaient assimilées par Andrea.

Elle évita de répondre aux questions directes, mais une fois, alors qu’Andrea relevait que son pseudo lui rappelait quelqu’un, Miranda ne put s’empêcher de demander si c’était un bon ou un mauvais souvenir. A la réponse que le souvenir était plutôt favorable, Miranda ne put retenir un soupir de soulagement.

Miranda avait conservé une autre source d’information sur la jeune femme à travers Nigel, son directeur artistique. La politique officielle dans les bureaux de Runway était qu’il ne fallait pas parler d’Andrea Sachs à voix haute et en tout cas pas à proximité de Miranda. Emily, bien sûr, ne se gênait pas d’agiter le souvenir d’Andy tel un épouvantail pour toutes les jeunes femmes qui avaient la prétention de devenir la nouvelle seconde assistante.

Nigel avait suivi ces consignes jusqu’au jour où il avait aperçu le New York Mirror dépasser du sac de Miranda. Comme le journal ne faisait pas partie des abonnements officiels du magazine (il recevait les mêmes que Miranda), il décida de tâter le terrain en relevant avoir bu un verre avec Andrea quelques soirs plus tôt. Non seulement il survécut à l’expérience, mais il sentit bien l’intérêt de sa terrible patronne pour son ancienne seconde assistante. Il prit alors sur lui de glisser quelques renseignements personnels concernant Andy comme la rupture définitive avec l’ex petit copain parti à Boston ou la période de froid prolongé avec deux amis qui n’avaient pas apprécié ladite rupture ou les difficultés avec sa famille quand ils réalisèrent qu’Andy travaillait toujours autant même après avoir quitté Runway.

Ce soir-là, Miranda avait une décision à prendre.

Par le plus grand des hasards, elle n’avait aucune sortie de prévue et personne ne l’attendait à la maison : ses filles passaient la semaine avec leur père et depuis le prononcé de son dernier divorce, elle n’avait rencontré personne digne d’intérêt.

Elle avait appris de Nigel qu’Andrea n’allait pas fêter sa une, mais allait travailler comme d’habitude et serait chez elle vers 21 heures. Qu’allait penser la jeune femme si elle voyait son ancienne patronne sur le pas de sa porte à une heure tardive ?

Miranda allait le découvrir. Depuis Paris, elle savait qu’il restait de nombreuses choses à discuter avec Andrea. Discuter… Miranda ne discutait pas avec ses employés, elle ordonnait, critiquait, exigeait, condamnait… mais non, elle ne discutait pas. Mais Andrea n’était pas comme tout le monde. Sinon, elle n’aurait pas envoyé ces mails, rencontré ce rédacteur en chef…

Elle savait par Nigel qu’Andrea n’avait pas déménagé et le fichier du personnel contenait encore son adresse. Son chauffeur l’avait ramenée chez elle plus tôt dans la soirée et maintenant, elle s’apprêtait à prendre sa Porsche chargée d’une bouteille de véritable champagne français et elle allait attendre Andrea pour fêter avec elle son premier vrai succès professionnel. Miranda avait eut trop de réussites professionnelles et personne avec qui les fêter et elle ne voulait pas qu’Andrea gâche cette première occasion.

Il était 21 h 18 quand elle arriva au pied de l’immeuble où habitait Andrea. Un hasard proche du miracle lui fit trouver immédiatement une place où se garer. Elle jeta un coup d’œil, mais ne put déterminer si Andrea était déjà rentrée du journal. Soit elle l’appelait – Nigel avait fourni une série de numéros de téléphone qu’elle avait notés avec soin, soit elle utilisait l’interphone près de la porte d’entrée. Optant pour l’interphone, elle sortit de sa voiture, ferma les portières et se dirigea vers la porte de l’immeuble. Alors qu’elle s’approchait, elle aperçut Andrea en face d’elle qui venait juste de passer l’angle de la rue. Elle était au téléphone avec quelqu’un et suivait son chemin sans vraiment regarder autour d’elle. Elle s’arrêta au pied de l’immeuble et Miranda entendit la fin de la conversation.

« Non Papa. Ce n’est qu’un article. Je n’ai rien fait pour le premier qui a été publié sous ma signature et je ne vois pas l’intérêt d’agir différemment parce que je vais avoir une série en bonne place… Non, c’est gentil, mais je suis trop occupée pour venir vous voir à Cincinnati… peut-être aux prochaines vacances… Oui, j’ai bien noté de vous envoyer quelques numéros en plus… Je suis arrivée…Je vous embrasse… A bientôt ! »

Andy glissa son téléphone dans la poche de son manteau, chercha ses clefs dans une autre poche et leva enfin les yeux pour voir qui se trouvait devant elle à bloquer le passage.

« Bonsoir Andrea ! »

« Mi… Miranda !? » Andy faillit laisser tomber le sac en papier brun qui contenait quelques courses.

« Contrairement à ce que je n’ai pu m’empêcher d’entendre, il faut célébrer vos réussites. Un premier article à la une justifie de marquer l’occasion. »

Miranda s’écarta pour laisser Andy ouvrir la porte en bas de l’immeuble.

« Mais je n’ai rien prévu. Et d’abord comment savez-vous… ? Et que faites-vous ici ? »

Miranda eut un petit rire de gorge. « Mais Andrea, je suis toujours au courant de tout et j’apporte le champagne… il devrait être encore assez frais. Faites-nous rentrer ! »

La force de l’habitude, même quatorze mois plus tard, fit réagir Andy. Elle se dirigea vers un petit ascenseur, tint la porte ouverte à Miranda, puis la suivit sans attendre le petit signe de tête qui lui aurait donné l’autorisation de partager l’ascenseur. Celui-ci, bien que parfois capricieux, les conduisit au cinquième étage. Andy sortit, tint la porte derrière elle, puis se dirigea vers l’appartement de droite. Elle fit jouer les trois verrous qui étaient installés et laissa entrer Miranda.

C’est à ce moment qu’elle réalisa enfin que Miranda se trouvait chez elle quatorze mois après l’avoir quittée sur les marches d’un palace parisien.

Miranda ne sembla pas se soucier de son immobilité soudaine. Elle entra dans ce qui semblait être la pièce à vivre : un canapé et un fauteuil qui avaient vu des jours meilleurs, une table basse, des étagères, un téléviseur relativement récent et dans un coin, une petite table ronde qui devait pouvoir accueilli quatre personnes.

Miranda posa son sac sur le fauteuil et en tira la bouteille de champagne qu’elle posa sur la table basse, puis ôta son manteau avant de s’asseoir sur le canapé. Elle continua de fouiller dans son sac et en sortit ensuite une boîte de taille moyenne qui abritait deux flûtes à champagne. Elle les posa sur la petite table à côté de la bouteille, puis elle jeta un regard malicieux vers Andy.

« Nous ferez-vous l’honneur d’ouvrir cette bouteille ? C’est une excellente cuvée. »

Andrea essayait toujours de comprendre pourquoi Miranda se trouvait chez elle, mais la présence de champagne en ce jour précis ne semblait pas annonciatrice de catastrophe. Bien qu’avec Miranda, on ne savait jamais. Elle se dépêcha d’aller à la cuisine où elle rangea ses courses, sortit un sachet d’amuse-gueules japonais qu’elle versa dans une jolie petite coupe et rejoignit Miranda sur le canapé. Ne sachant pas quoi dire, elle préféra laisser la parole à son ancienne patronne. Elle avait déjà posé ses questions et ne pourrait pas obtenir de réponses de force.

« Andrea ! Le champagne ! Et ôtez donc votre manteau ! Vous n’avez pas l’intention de ressortir ? »

Comme sur auto-pilote, Andrea se leva, retira son manteau qu’elle laissa sur le fauteuil et prit la bouteille. Veuve Cliquot. Elle fit sauter le bouchon avec un minimum de bruit et versa le champagne sans rien faire déborder.

Sans dire un mot, elle passa une flûte à Miranda, prit la seconde et retourna s’asseoir.

Miranda la regarda quelques secondes, droit dans les yeux, puis leva sa flûte, un léger sourire sur les lèvres. « A votre première une, Andrea ! Je suis très fière de vous. » Elle porta ensuite le verre à ses lèvres et but délicatement quelques gorgées. « Ah parfait ! J’avais peur qu’il ne se réchauffe trop pendant le trajet. »

Andrea but à son tour quelques gorgées plus conséquentes. « Merci Miranda. Votre geste me touche, mais je ne peux me faire à l’idée que vous ne soyez là si longtemps après ma démission que pour me féliciter. Et même cette idée me donne un peu de mal… »

« Je suis d’abord venue vous féliciter même si officiellement, vous n’avez eu aucune nouvelle de moi depuis plus d’un an… »

Andrea l’interrompit. « Officiellement ? »

Miranda leva une main, priant de ne pas l’interrompre. « Et nous avons une conversation à terminer. Je crois cependant que les circonstances sont maintenant meilleures qu’à Paris. »

« Une conversation à terminer ? » Andrea vida son verre et se demanda si elle allait bientôt passer à « Caméra cachée ».

Miranda inspira un peu plus profondément. Avait-elle fait une erreur en venant ? Andrea avait-elle tant changé qu’elle n’avait plus rien à voir avec la jeune femme fraîche émoulue de l’Université de Northwestern ?

« Oui une conversation, interrompue rapidement par votre sortie intempestive. Au fait, Elias-Clarke va sortir au printemps un nouveau magazine Runway Men dont Nigel sera le rédacteur en chef. Je rembourse toujours mes dettes, Andrea ! »

Andy baissa la tête. « Je suis désolée Miranda. Je sais que je n’ai pas réfléchi, mais je n’aurais pas dû partir ainsi. »

Miranda sembla se détendre légèrement. « Dans la forme, je suis d’accord. Mais j’avais prévu que vous me quittiez. » Elle meubla le silence soudain en versant à nouveau du champagne.

« Vous m’avez fait partir ? »

Miranda soupira. « Je n’avais pas de motif de vous renvoyer et si je vous avais proposé de partir, vous vous seriez accrochée. Il fallait que la décision vienne de vous. Et malgré tout le désir que j’avais de vous garder à mes côtés et faire de vous à terme la future patronne de Runway, je voyais bien que vous n’étiez pas heureuse. »

Andy opposa sans conviction. « J’étais heureuse… »

« Non Andrea. Vous étiez heureuse d’un travail bien fait, de me tenir tête en réussissant tout ce que je vous donnais à faire, mais ce n’est pas ce que vous aviez toujours voulu faire. Vous auriez été malheureuse si vous étiez restée. Mais cela ne retire rien à votre énorme potentiel et au fait que je retrouve beaucoup de moi en vous… Si je le redis, vous allez vous jeter par la fenêtre en hurlant ? »

Andy fit tourner la flûte entre ses doigts. « Vous aviez raison, mais dans le contexte de l’époque, je ne pouvais pas… ne voulais pas le reconnaître. Mais c’est vrai que mon travail passera sûrement en premier. Je suis en train de perdre mes amis à cause de ça et tout n’était pas la faute de Runway et de Miranda Priestly. Et je suis prête à beaucoup au journal pour arriver à mes fins. Quelques collègues me regardent déjà de travers… »

« Mais vous n’avez rien fait qu’ils ne pouvaient faire eux-mêmes ? »

« Non, j’ai juste accepté les sujets calamiteux dont personne ne voulait. J’ai passé du temps en recherches sur les histoires les plus arides et je rends mon travail dans les délais fixés quitte à ne pas dormir assez. Et j’avoue que je commence à calquer mon attitude sur la vôtre… en l’adaptant bien sûr. »

Une nouvelle gorgée de champagne. « Vous m’en voulez ? »

Andy releva la tête et regarda presque pour la première fois de la soirée cette femme qu’elle admirait terriblement malgré les mois difficiles passés à faire ses moindres volontés. « Non, absolument pas ! Je m’en veux, à moi, de cette réaction infantile… Que pouviez-vous faire d’autre pour préserver votre position alors que tout Elias-Clark sait qu’Irv Ravitz voulait votre peau ? J’étais votre employée et qui étais-je pour croire que j’aurais pu refuser de vous accompagner à Paris parce que ma collègue en rêvait depuis un an ? Quand je suis arrivé au New York Mirror, c’est comme si j’avais été jetée dans la fosse aux lions. Si je ne me battais pas pour avoir un article, personne n’allait me le donner. Et quand j’ai vu que j’étais au moins aussi bonne que les autres, j’ai bien dû réaliser que je n’étais pas là pour faire des cadeaux. Alors je garde le sourire, je sais dire merci quand il le faut, mais je ne cède ma place à personne. »

« Vous savez dire merci… »

« Oui. Aussi étonnant que cela puisse paraître, j’ai une énorme dette à l’égard d’un de mes lecteurs qui commente mes articles depuis que je les signe, quelqu’un visiblement du monde de la presse, mais qui garde son anonymat… » Andy s’arrêta en observant le sourire sur les lèvres de Miranda. « Miranda… ? »

Celle-ci tendit le bras vers son sac et en retira son Blackberry. Elle consulta les derniers mails, puis lut à haute voix. « Cher DragonMaster, Bien que cela ne se fasse pas, considérez que ma série d’articles dont la diffusion a commencé aujourd’hui vous est dédiée. C’est un modeste remerciement pour tous les conseils que vous m’avez adressés au cours de ces derniers mois. Je n’ai pas l’intention de célébrer particulièrement ce premier papier à la une, mais si j’avais pu vous rencontrer, j’aurais été heureuse de savourer cet événement avec vous… »

Andy resta bouche bée. « C’était vous ! J’ai eu un doute une fois ou deux, mais vous avez bien su vous camoufler… Mais pourquoi ? »

Miranda posa le Blackberry sur la table sans reprendre son verre. Elle se détendit contre le dossier du canapé. « Alors que je lutte continuellement contre l’incompétence qui m’entoure, je sais reconnaître les vrais talents et je veux pouvoir me dire que s’ils réussissent un jour, leur passage à mes côtés y sera pour quelque chose. Je n’avais pas le sentiment d’avoir tout vu avec vous. »

« Et maintenant ? DragonMaster en a-t-il fini avec moi ? »

« Que voulez-vous, Andrea ? » Miranda se redressa dans son siège.

Andy vida à nouveau son verre. « Miranda… franchement… vous m’avez manqué. Je ne saurais expliquer pourquoi. Et si nous pouvions garder un contact, ne serait-ce que par l’intermédiaire de DragonMaster, j’en serais très heureuse. »

« Seriez-vous masochiste ? »

« Je suis sûre que mes amis et ma famille vont le penser. Mais de même que vous avez dit que vous vous retrouviez un peu en moi, j’ai le sentiment qu’aujourd’hui, il n’y a que vous qui me compreniez. Même Nigel… »

Andy s’interrompit et porta la main à sa bouche.

Miranda tendit la main et tapota le bras d’Andy. « Du calme Andrea. Je sais parfaitement que vous êtes restée en contact avec Nigel. Et c’est très bien. Quand il a compris que je gardais de l’intérêt pour vous, il m’a tenue au courant de ce qui vous arrivait, ce que DragonMaster ne pouvait savoir. »

« Merci. J’aurais été ennuyée de causer des problèmes à Nigel. »

« Il n’y a pas d’inquiétude à avoir. La carrière de Nigel est bien assurée. C’est maintenant à la vôtre qu’il faut songer. »

« Songer à ma carrière ? Mais Miranda, je débute… »

Miranda eut l’air légèrement agacée. « Andrea, Andrea ! Avez-vous donc déjà oublié tout ce que j’ai pu vous apprendre ? Il faut avoir des objectifs. Il faut s’organiser pour atteindre ces objectifs. Vous voyez-vous toujours à la rédaction du New York Mirror dans trois ans, cinq ans ? »

Andy prit un air penaud. « Franchement, non. Mais je reconnais ne pas y avoir trop pensé. J’imagine dans mon avenir passer par des titres plus prestigieux comme le New York Times ou même des magazines comme le New Yorker, après… peut-être écrire en free-lance. »

« C’est un bon plan que je vous aurais moi-même suggéré. Vous ne vous voyez pas à la tête d’un journal ? »

« Pour l’instant, non. Et à vos côtés, j’ai vu de près ce que c’était. »

« Vous pouvez changer d’avis… A partir de maintenant, je vous ferai inviter à certaines manifestations qui pourraient vous intéresser. Attention, vous irez à titre personnel, pas comme journaliste. Je vous présenterai à des personnes qui pourront un jour vous être utiles. Il faudra bien sûr que vous soyez habillée de façon appropriée… Nous en rediscuterons le moment venu. »

Andy resta sans voix, une fois de plus, puis se ressaisissant, elle demanda. « Miranda, pourquoi faites-vous tout cela pour moi ? »

Miranda soupira et Andy se souvint soudain qu’il ne fallait jamais poser de question à Miranda, mais rien ne semblait normal depuis le début de la soirée et elle voulait vraiment comprendre.

« Je vois en vous tout ce que vous pouvez devenir. Il faut travailler bien sûr, mais ce n’est pas un souci en ce qui vous concerne. Mais tout le travail du monde ne vous mène pas loin si vous n’avez pas les bonnes opportunités. Je veux faire en sorte que vous ayez ces opportunités. Ce sera à vous de les saisir et de les faire fructifier par votre travail. Alors votre parcours semblera accéléré à certains. On dira aussi peut-être que vous êtes ma protégée. Il y aura des jalousies, de la malveillance… »

Andy sourit. « La simple réussite entraîne jalousie et récrimination. Vous verriez les regards noirs que je collectionne depuis que je commence à avoir des sujets intéressants. »

« Par des gens arrivés un peu avant vous, mais qui n’ont pas accepté de fournir la quantité de travail nécessaire ? »

« A peu de chose près, oui. Alors si certains veulent dire un jour que je suis votre protégée, je les laisserai faire. Il faut juste que nous soyons claires sur un point. Je serais stupide de refuser la chance que vous m’offrez en rencontrant des gens intéressants pour mon avenir. Je sais bien que maintenant, on compte d’abord par l’importance des noms dans son carnet d’adresses. Et j’admets que j’accepterai encore longtemps les observations de DragonMaster… » Les deux femmes échangèrent un sourire de connivence. « Mais vos interventions n’iront pas plus loin. »

« Et pour les robes ? »

Andy éclata de rire. « Et les robes aussi. Refuser votre aide là-dessus serait comme refuser un conseil de Bocuse en cuisine. »

Miranda se rapprocha un peu sur le canapé et tapota la cuisse d’Andy. « Nous avons un accord, Andrea. »

Andy se laissa enfin aller contre le dossier de son canapé et posa sa main sur celle de Miranda qui n’avait pas bougé. Après un long moment de silence, elle demanda. « Ce sera vraiment difficile ? »

« Oui. Votre entourage, que ce soit la famille ou les amis, ne comprendra jamais votre engagement. Et je ne parle même pas d’un compagnon. Et ce sera encore plus dur parce que vous êtes une femme. »

« Je sais. Je n’ai plus d’illusion après la façon dont ma dernière relation s’est terminée… »

Andrea allait poursuivre quand Miranda l’interrompit. « Je sais… Nigel m’a dit… »

« OK. Je préfère… Je n’ai pas spécialement envie de revenir dessus… Mais comment avez-vous fait ? »

Miranda gagna un peu de temps en resservant du champagne. « Visiblement, je n’ai pas trouvé cette solution. Trois mariages, trois divorces. C’est net. Mes filles et Runway restent mes priorités. Suivant les circonstances, le magazine pourrait sembler plus important, mais au bout du compte, mes filles auront toujours le dernier mot. Je sais que je ne m’y prends pas toujours bien et qu’elles abusent souvent de la situation. Il n’y a aucun guide sur la façon d’élever ses enfants qui corresponde à ma famille. J’espère juste que les erreurs que j’ai pu faire avec elles et que je continuerai à faire, n’auront pas de conséquences dramatiques sur leur avenir. »

Andy demanda, presque sans y penser. « Pas de Mr Priestly n° 4 à l’horizon ? »

« Ah oui… Soyons brutalement honnêtes ! »

Comme si Miranda pouvait être autrement, mais Andy se retint de le dire à haute voix.

« Je suis arrivée à un point de ma vie où j’ai puissance, argent et gloire. Et je ne dis pas ça par orgueil. C’est juste une constatation. »

« Je sais, Miranda. »

« La logique voudrait que mon compagnon soit un homme dans la même situation que moi. Or celui-ci  cherchera une blonde de 20 ans aux charmes pas totalement naturels et qui flattera sa puissance, dépensera son argent et profitera de sa gloire. »

Andy ne put s’empêcher de sourire. « Avez-vous pensé aux mérites d’un surfeur blond et bronzé aux abdos en tablette de chocolat ? »

« Vous savez déjà tout ce que l’on dit de moi. Imaginez ce que cela serait si je devais avoir un jeune amant, que dis-je ? un gigolo ! Non…  »

« Même en restant discrète ? »

« La discrétion est difficile à pratiquer quand on est une personnalité publique. De toute façon, un… surfeur n’a d’intérêt que s’il peut mettre en valeur un costume pour l’un des prochains articles de Runway. Pour ma part, je ne saurais pas quoi en faire. Par contre, si vous le souhaitez, je pourrai  vous passer les coordonnées d’un service de… comment dire… d’hommes de compagnie qui satisfont éventuellement ce genre de besoin. »

« Alors, personne ne vous attend ce soir ? »

Miranda soupira. « Non, personne ne m’attend. Caroline et Cassidy sont chez leur père jusqu’à la fin de la semaine. » Elle hésita un instant. « Je ne dis pas que rentrer et trouver une épaule confortable et des bras accueillants ne serait pas fantastique. Mais je n’ai plus d’illusion. Même le mariage n’est pas une garantie. Et finalement, on peut vivre sans… même si c’est parfois difficile. »

Andy soupira à son tour. « Je sais… Merci d’être passée ce soir… cela m’ennuyait quand même un peu de n’avoir personne pour fêter cette une. Et Nigel était retenu ailleurs. »

« N’importe qui, y compris Miranda Priestly, plutôt que de n’avoir personne ? »

Andrea se redressa et se tourna franchement vers son invitée. « Non, ce n’est pas vrai. Sinon, je suis sûre que j’aurais pu trouver une poignée de collègues pour boire un verre. En fait, dans un univers parfait, si j’avais pu choisir la seule personne avec qui j’aurais voulu célébrer ce soir, cela aurait été vous. Sans la moindre hésitation. »

Miranda s’était également redressée et faisait maintenant face à Andrea. « Pourquoi ? Pour me montrer que vous vous en sortiez ? »

Andy baissa les yeux. « Non. Juste pour que vous voyez que vous aviez eu raison de me faire confiance, que la référence que vous avez envoyée au journal n’avait pas été pour rien… »

Miranda posa une main sur l’épaule d’Andy. « Je vous ai déjà dit combien j’étais fière de vous. Vous n’avez pas oublié que je ne dis pas ce genre de chose à la légère ? »

« Je sais. Et ça compte encore plus pour moi que d’avoir eu le gros titre. Vous n’allez pas rire si je vous dis que je n’ai pas cessé de penser à vous depuis que je vous ai quittée et que j’ai essayé de me comporter au journal comme si je travaillais toujours pour vous ? »

« Je croyais ne pas être un modèle à suivre. »

Andy regarda vers la table basse. « Il y a encore du champagne ? »

Miranda attira alors la jeune femme vers elle et fit reposer sa tête sur son épaule. Andy se laissa faire et ferma les yeux. « Je crois qu’il y a eu bien assez de champagne ce soir, » dit Miranda à voix basse.

Elle entendit la respiration d’Andrea se ralentir. La jeune femme s’était endormie. Miranda hésita un instant. Allait-elle la réveiller pour qu’elle aille dans son lit et laisser ainsi Miranda rentrer chez elle ? Elle ferma les yeux à son tour et s’endormit peu après.

Plus tard dans la nuit, elle se réveilla, à moitié allongée et Andrea dans le creux de ses bras. Elle se dégagea le plus doucement possible, puis aida une Andrea, complètement endormie, à prendre entière possession du canapé. Elle la recouvrit d’un plaid qui se trouvait sur le fauteuil et enfila son manteau. Elle jeta un dernier coup d’œil à la jeune femme et murmura. « Nous n’en avons pas fini, toutes les deux. »

Cinq ans plus tard – Cérémonie de remise des prix Pulitzer

Miranda regardait vers le podium où Andrea prononçait son discours de remerciement. Elle n’écoutait pas vraiment, l’ayant entendu à divers stades de son élaboration au cours des derniers jours. Elle avait su qu’Andrea, un jour, se retrouverait à cet endroit, récompensée pour la qualité de son travail, mais elle n’aurait pas pensé que cela allait être si rapide et surtout qu’elle serait là, à la table d’honneur pour l’applaudir avec les autres.

Quand elle avait dévoilé son intérêt pour la carrière d’Andrea, cinq ans plus tôt, elle pensait qu’elle aurait poursuivi l’envoi de ses mails de commentaires commencés sous son pseudonyme de DragonMaster. Mais bien vite, Miranda réalisa que la communication qu’elle avait ouverte un soir en se présentant au débotté chez Andrea, la jeune journaliste n’était pas prête à l’interrompre. De conseils professionnels en relecture d’articles dans leur phase finale, Andrea se mit à aborder des sujets plus personnels, des sujets qu’elle aurait partagés avec des amis. Et sans s’en rendre compte, Miranda s’ouvrit à son tour à cette jeune femme qui, par certains côtés, lui ressemblait tant. Et six mois plus tard, alors qu’elles célébraient un nouveau succès chez Andrea, leur relation avait prit un tour inattendu. Miranda en rejeta d’abord la faute sur le champagne, mais elle dut bien vite se rendre à la raison : elle était amoureuse d’Andrea et Andrea l’aimait en retour.

De façon assez surprenante, ses filles acceptèrent facilement cette addition à leur petit groupe qui s’était refermé sur lui-même après le départ du dernier mari de Miranda, presque deux ans plus tôt.

Quand elles rendirent leur relation publique – pourquoi la cacher alors qu’elles étaient sûres de leur amour ? –  c’est Andrea qui en souffrit le plus, subissant de nombreuses attaques au niveau professionnel, mais elle surmonta l’épreuve et plus personne n’aurait osé dire que Miranda écrivait ses articles. Quelle absurdité !

Miranda entendit une phrase et sut qu’Andrea arrivait au bout de son discours. Elle écouta avec attention les derniers mots et leva un sourcil quand Andrea continua.

« … Enfin, je voudrais dédier ce prix à Miranda Priestly, l’amour de ma vie, mon modèle et ma muse, sans qui je ne serais rien quoi qu’elle en pense. »

Sous les applaudissements, Andy Sachs descendit de la scène pour rejoindre sa table où se trouvaient le rédacteur du Time qui avait publié son article et surtout Miranda et ses deux filles, qui avaient insisté pour venir. Avant qu’elle reprenne son siège, Miranda se leva et la prit dans ses bras. Elle l’étreignit délicatement et lui glissa dans l’oreille. « Comme au premier jour, je suis fière de toi. »

Andy rougit légèrement et effleura sa bouche d’un baiser. « Je t’aime. »

Puis Caroline et Cassidy, maintenant deux adolescentes presque aussi grandes qu’Andy, la prirent en sandwich, faisant tout juste attention à leurs tenues respectives. « On t’adore, Andy. Et merci de rendre Maman si heureuse. »

Andy réussit à glisser deux petites chatouilles. « Parce que le prix est uniquement pour rendre votre mère heureuse ? »

Cassidy, la plus effrontée, se dégagea et répondit avec un clin d’œil. « Bien sûr ! »

Caroline, plus diplomate, s’empressa d’ajouter. « Mais nous sommes contentes pour toi également. »

Un serveur s’empressa de remplir à nouveau leur coupe et elles échangèrent un regard complice tout en buvant quelques gorgées de vin alors que le nom d’un autre journaliste récompensé était annoncé.

Fin

(Tersanas – Juin 2009)

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2 réflexions sur « Sa Meilleure Décision »

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